Avec les vacances, j'en ai profité pour m'inspirer par la lecture.
J'ai certes acquis des ouvrages plus techniques mais aussi des livres sur les femmes et sur l'art au féminin.
C'est certes un roman, mais tiré de l'histoire de la grand mère d'Adèle qui n'est autre que Ménie Grégoire. Vous ne la connaissez peut être pas ?
Elle a été journaliste engagée sur la question de la condition féminine dans les années 60. Elle a commencé par des sujets sur la femme au travail, puis elle participe à faire découvrir la contraception. Elle est connue surtout pour ses articles pour Le magazine Elle où elle recevait de nombreuses lettres en retour et pour son émission à la radio RTL où elle répondait aux questions des femmes.
Je ne vous dévoile pas tout. C'est un roman qui réunit 5 femmes assez différentes au travers de 5 générations. Toutes les préoccupations des femmes sont évoquées, ainsi l'évolution de leur droits.
C'est un roman qui m'a beaucoup inspiré dans les croquis que j'ai réalisés cet été.
Je l'ai découverte par un post sur linkedin où elle présentait son média et son podcast du même nom.
Elle nous y parle des femmes artistes, bien souvent oubliées dans l'enseignement de l'histoire de l'art.
Ce que j'aime dans ce livre c'est que le contenu est vivant.c'est que ce n'est pas un texte "histoire de l'art' mais uniquement des interviews soit avec des spécialistes soit avec les femmes directement.
Tout d'abord les pionnières Berthe Morisot, Suzanne Valadon, Louise Bourgeois, Nikki de Saint Phalle, Frida Khalo, Sonia delaunay-Terk, Sophie Taueber Arp, Dora Maar ...qui ont osées. Osées vouloir être artiste, osées sortir de l'ombre dans laquelle leur entourage voulait les cantonner. Elles ont ouvert la voix pour les générations suivantes.
Puis celles qui dans les années 60-70, les artistes engagées ,à la faveur des mouvements féministes, qui ont exploré des sujets de société : la place des femmes, la représentation du corps des femmes, leur place dans l'histoire de l'art et la politique. Je vous avoue que dans la liste présentée que je n'en connaissais qu'une.
Puis elle ouvre sa présentation à la nouvelle génération de femmes, qui se sont imposées ou qui sont des étoiles montantes. Elles questionnent le monde et la société, parlent des femmes de leur corps et de la façon dont il est représenté. Souvent, elles approfondissent un sujet qui leur parle personnellement. Elles continuent d'ouvrir la voie pour les artistes de demain.Je vais citer les artistes que je connais, mais il y en a bien d'autres Joanna Vasconcelos, Tiffany bouelle Elsa salhal, Prune Nourry...
La deuxième partie du livre est consacrée aux femmes qui soutiennent les artistes femmes. par leur différents métiers elles mettent en valeur le travail des femmes artistes , elles réécrivent ainsi la future histoire de l'art en donnant de la visibilité. Elles sont historienne de l'art, critique d'art, commissaire d'exposition conservatrice, collectionneuse, directrice de musée, fondatrice, enseignante, philosophe, réalisatrice.
C'est assez rare de trouver des interview passionnantes de ces personnes.
Un dernier chapitre est consacré à des interview de galeristes femmes.
6 femmes qui ont pris le pouvoir depuis quelques décennie, grâce à leur passion elles se sont frayés un chemin dans le monde de l'art.
Espérons que ce livre permettra de se questionner sur la place de la femme dans l'art et surtout qu'on gardera la mémoire de ces femmes.
Dans l'art les femmes sont omniprésentes, certes, elles sont souvent les muses mais elles sont souvent le sujet de la représentation.
Ses représentations suivant les époques sont stérotypées, bien souvent en réponse à une norme de l'époque et ...dénudées
Dans la première moitié du XXème siècle, les artistes sont des hommes qui représentent des femmes. C'est leur art dominant qui impose les valeurs, les codes, les standards des corps et même les fantasmes puisqu'ils y projettent les leurs. La femme peut être tour à tour idyllique, monstrueuse, déformée, victimisée...
Ludivine Gaillard nous parle de ces différentes représentations de la femme. C'est une sujet passionnant pour moi qui souhaite parler de la beauté de l'imperfection des corps loin de tout standard ou tout fantasme.
La beauté idéale a été donc décidé par les hommes pour les hommes ne imposant aux femmes leur idée de la féminité.
Les corps sont langoureux en réponse à l'attente des hommes
L'inégalité est préservé avec une représentation de la femme nourricière pour ses enfants et son mari, et souvent la femme est représentée dans son intérieur comme si c'était sa seule place.
On représente l'érotisme au travers de représentation plus sages de la femme enfant, de la vierge.ou de scènes de résistance à l'homme.
Ce sont une représentation mentale des corps des femmes par des hommes et non la représentation des corps imparfaits des femmes dans son livre en 3 parties :
J'ai beaucoup aime les petites annotations de Ludivine un peu décalée pour l'époque après l'explication historique, elle ramène l'oeuvre dans notre monde contemporain en la décryptant avec ce nouveau prisme ! Je pense que ces clés de lecture sont intéressantes, car elles révèlent le pouvoir des images.
Elle termine son livre avec une ouverture sur 3 artistes femmes Yoko Ono, Marina Abramovic et Nikki de Saint Phalle ( ces 2 dernières étant présentées dans le livre précédent). Elles ont livrés de nouvelles visions de la femmes tout en mettant en lumière les injonctions et oppressions que les femmes subissent au quotidien.